En conséquence, la composition de la biodiversité francilienne a évolué depuis un siècle et a connu de nombreux bouleversements. Cela est révélateur de processus naturels, mais surtout de dynamiques induites par les mutations du territoire. Les espèces les plus sensibles aux activités humaines ont disparu. Toutefois, l’effondrement de la biodiversité n’est que très rarement affaire d’extinction d’espèces, mais plutôt de déclin de leurs populations. Les chauves-souris, par exemple, n’ont perdu aucune espèce en un siècle dans la région, mais leurs effectifs ont chuté de plus de 90 % pour certaines d’entre elles (Petit Rhinolophe, Grand Rhinolophe, Murin à oreilles échancrées)1. Parallèlement à la régression des espèces les plus fragiles apparaissent des espèces plus tolérantes, plus plastiques, parfois d’origine lointaine, s’accommodant de l’omniprésence humaine.
L’objet de ce panorama est de proposer un regard écologique sur l’Île-de-France. Des synthèses des connaissances acquises sur les facteurs influençant la biodiversité francilienne, son fonctionnement et sa dynamique sont réalisées par grands milieux – agricoles, urbains, forestiers et humides – et par grands ensembles taxonomiques – la flore, les vertébrés et les invertébrés. Une situation des politiques de conservation de la nature en Île-de-France est abordée en guise de clôture de ce panorama.
1 Marmet J., Julien J.-F., Druesne R., Birard J., Loïs G., Galand N., Pellissier V., Kerbiriou C., 2014. Dépoussiérage des anciens registres de baguage : le cas de l’Île-de-France. Symbioses 32 : 77-82.