Mis à jour : 18/07/2022
NB : Pour rappel, toutes les espèces d’amphibiens étant protégées sur l’ensemble du territoire national, une autorisation de capture est obligatoire pour leur capture et manipulation. Pour plus d'informations, consultez les aspects règlementaires concernant la manipulation d’amphibiens et de reptiles de France métropolitaine et d’Outre-mer sur le site de la SHF.
Les amphibiens sont des animaux particulièrement actifs la nuit. Aussi, la meilleure façon de détecter un maximum d’espèces et d’individus est de réaliser des prospections nocturnes. Les différentes techniques de recherche peuvent être actives ou passives.
Méthode active :
- Recherche des amphibiens à vue :
Tous les stades peuvent être observés lors de prospections nocturnes réalisées à l’aide de lampes ou phares : pontes, larves, immatures, adultes.
Les individus seront recherchés préférentiellement au niveau des zones de berge en pentes douces et à proximité des herbiers aquatiques.
La capture des individus peut être nécessaire à la détermination. Dans ce cas, elle sera réalisée à l’aide d’un filet troubleau. Les individus seront ensuite relâchés sur le lieu de capture.
Méthodes passives :
NB : Il convient avant toute chose de rappeler que l’utilisation de nasse nécessite une bonne connaissance de l’écologie des espèces ciblées afin de ne causer aucun dommage aux individus capturés. En effet, les amphibiens sont des animaux fragiles et nécessitent une attention particulière lors de leur capture et manipulation. De plus, toutes les espèces d’amphibiens étant protégées sur l’ensemble du territoire national, une autorisation de capture est obligatoire pour réaliser du piégeage par nasse.
Les nasses sont particulièrement utilisées pour inventorier les urodèles et les larves. En effet, les tritons et les larves sont souvent de petite taille et peuvent passer inaperçus au sein de milieux aquatiques eutrophes ou riches en végétation aquatique. Il existe plusieurs types de nasses : nasses flottantes ou nasses immergées. Seuls trois types de nasses seront présentés ici mais il en existe de nombreux modèles.
- Nasses flottantes de type Amphicapt :
La nasse de type « Amphicapt » est composée d’un seau de 15 litres percé de 3 entonnoirs latéraux (ce système assure la flottabilité de la nasse dans les points d’eau ; Fig. 1 et 2).
Voir le « Protocole commun de suivi des amphibiens à l’aide d’Amphicapts » (RNF/SHF) avec le tutoriel de fabrication des nasses : http://www.reservesnaturelles.org/sites/default/files/fichiers/protocole_amphibiens.pdf
- Nasses flottantes de type Ortmann :
La nasse de type « Ortmann » est composée d’un seau de 10 litres percé de 4 entonnoirs (3 sur les côtés et 1 au fond : ce système assure la flottabilité de la nasse dans les points d’eau ; Fig. 3 et 4). Pour assurer l’aération, le couvercle du seau est percé de nombreux petits trous. Une gaine d’isolation de tuyau assure sa flottaison.
La nasse « Ortmann » est prévue pour une utilisation sur une nuit entière. Ce type de nasse est très efficace pour la capture des gros tritons (Drechsler et al. 2010). Pour accroitre son efficacité de capture, il est toutefois possible d’installer sur le couvercle de la nasse un système d’éclairage réalisé simplement à partir d’une lampe solaire de jardin composée d’une cellule photovoltaïque alimentant une lampe led (la lampe s’allume automatiquement en absence de lumière). Ce système amélioré multiplierait par 2,5 le nombre de captures de Triton crêté, et par 1,5 pour les Tritons de plus petites tailles (comme le Triton palmé par exemple) par rapport à une nasse non éclairée (Beckmann & Göcking 2012).
Consultez la présentation powerpoint de Sylvestre Plancke/CD77 sur les pièges d'Ortmann lors des rencontres batrachologiques 2015
- Nasses immergées de type nasse à vairons :
La nasse de type « vairon » est constituée d'un cadre en acier avec un filet fin. La nasse est pliable pour un transport facile. Pour la capture d’urodèles, ce modèle de nasse doit impérativement être équipé d’un système de flottaison (comme des bouteilles plastiques, des morceaux de polystyrène, etc.). Une cordelette en nylon permet d’attacher la nasse à la berge. Pour la capture de tritons, il est fortement recommandé de choisir une nasse avec une maille inférieure à 4 mm, afin de retenir les plus petites espèces (et réduire le risque de mortalité).
Les nasses les plus efficaces possèdent des entonnoirs bien marqués avec des entrées d’environ 6 cm se poursuivant par un couloir anti-retour (type nasses à poissons chats ; Bellenoue 2012). Ce type de nasse donne également de bons résultats dans la capture d’urodèles (en particulier pour le Triton crêté ; Madden & Jehle 2013).