Grillon champêtre (Gryllus campestris) © Xavier Houard

Mis à jour : 18/07/2022

De nombreux Orthoptères produisent des sons appelés stridulations. Souvent audibles, ces "chants" font partie du paysage sonore de la nature. Bien souvent, le naturaliste les entend sans les écouter. Pourtant, certaines espèces sont facilement identifiables par la simple écoute de leur stridulation, sans aucune observation visuelle. Ces sons sont donc un excellent moyen pour détecter leur présence malgré leur apparente discrétion.
 

Quelques sauterelles faciles à écouter


Parmi les sauterelles, trois espèces sont faciles à identifier par leur chant :

La grande Sauterelle verte (Tettigonia viridissima)

Grande Sauterelle verte (Tettigonia viridissima) © Guillaume Larrègle

Cette grande espèce est très commune et peu exigente quant à son milieu de vie. Sa stridulation particulièrement puissante est audible de loin (environ 50 mètres) et facilement reconnaissable. 

 

La Decticelle bariolée (Roeseliana roeselii)

Decticelle bariolée (Roeseliana roeselii) © Xavier Houard

Cette sauterelle est elle aussi très largement présente dans l'ensemble de la région. Sa stridulation très régulière est un bourdonnement doux constitué de longues phrases.

Elle ne doit pas être confondue avec une espèce proche, mais beaucoup plus rare :

La Decticelle bicolore (Bicolorana bicolor)

C'est une espèce dite "thermophile" : elle ne se retrouve que dans des milieux chauds et secs. Sa stridulation est plus saccadée, avec des accents bien marqués. Attention cependant, par temps chaud, ces accents sont moins audibles et le bourdonnement devient plus continu, plus difficile à distinguer de la Decticelle bariolée.

Le Conocéphale gracieux (Ruspolia nitidula)

 

Conocéphale gracieux (Ruspolia nitidula) © Guillaume Larrègle

Cette grande sauterelle, protégée en Île-de-France, est fréquente dans les milieux prairiaux et rudéraux. Sa stridulation, très sonore, est un bourdonnement très aigu, peu agréable à l'oreille et rappelant celui d'un compteur électrique.

 

Les grillons


En début de saison, deux espèces de grillons sont particulièrement faciles à entendre :

Le Grillon champêtre (Gryllus campestris)

Grillon champêtre (Gryllus campestris) © Xavier Houard

Il produit une stridulation assez forte que vous pouvez entendre en journée et en début de nuit tant qu'il fait assez chaud. Il est toujours dans des zones ensoleillées à végétation plutôt rase : prairies, talus de bords de routes...

Attention à ne pas le confondre avec d'autres grillons dont la stridulation est proche :

Le Grillon des bois (Nemobius sylvestris), a la stridulation plus faible et plus hésitante, qui vit en milieux boisés.

Le Grillon domestique (Acheta domesticus), qui stridule principalement le soir et la nuit, avec un son plus doux et plus irrégulier, souvent près des habitations.

La Courtilière commune (Gryllotalpa gryllotalpa)

Courtilière commune (Gryllotalpa gryllotalpa) © Benoit Segerer

Elle vit dans le sol où elle se nourrit principalement de larves d'insectes. La stridulation, émise à la tombée de la nuit depuis la galerie souterraine, ressemble à un bourdonnement quasi-continu.

Puis dans le courant de l'été et jusqu'à l'automne :

Le Grillon d'Italie (Oecanthus pellucens)

 

Grillon d'Italie (Oecanthus pellucens) © Xavier Houard

Ce petit grillon au corps effilé, protégé en Île-de-France, vit dans les buissons et les hautes herbes des pelouses, prairies et friches chaudes. La stridulation s'entend le plus souvent le soir et la nuit. A la fois sonore et très directive, elle rend difficile la localisation précise du chanteur.

 

Ouvrez les oreilles et notez la présence de ces espèces grâce à l'outil de saisie en ligne GeoNat'îdF. Vos données serviront à mieux connaître la répartition de ces espèces dans la région.

Les enregistrements ont été fournis gracieusement par Fernand DEROUSSEN - http://www.naturophonia.fr.