En cette période de comptages hivernaux, nous portons à votre connaissance 2 bilans sortis récemment :
- le premier est la valorisation de 4 années de suivi de l'hivernage du Vanneau huppé et du Pluvier doré en Île-de-France et en France par Maxime Zucca paru dans la revue Ornithos.
Si l’Île-de-France n’est guère réputée pour sa richesse ornithologique en comparaison d’autres régions de France, les grandes bandes de Vanneaux huppés et de Pluviers dorés y constituent un spectacle hivernal dont les observateurs peuvent profiter. Mais très peu de choses étaient connues à leur sujet. Dans leur ouvrage de référence pour la région, Le Maréchal et al. (2013) écrivent à propos du Pluvier doré que « de novembre à mi-décembre, l’Île-de-France peut accueillir le même jour au moins 30000 individus », et évoquent pour le Vanneau huppé l’hivernage de 20 000 à 50 000 oiseaux selon les conditions météorologiques. Ayant l’intuition que l’Île-de-France pouvait jouer un rôle important dans l’accueil de ces espèces, j’ai organisé six comptages hivernaux, dont quatre ont permis d’obtenir des résultats exploitables. Le présent article vise à présenter les résultats de ces comptages et tente de proposer une nouvelle estimation de la population hivernante nationale sur la base de recensements menés en Îlede-France, au cœur de l’aire d’hivernage de ces espèces. Il discute également de deux facteurs ayant des implications importantes sur ces populations: la chasse et l’agriculture intensive. Une synthèse de l’écologie hivernale des groupes de ces deux espèces est également proposée.
- le second est le bilan du comptage Wetlands de 2021 édité par la LPO en fin d'année.
Globalement, les effectifs totaux d’oiseaux d’eau sont stables ces dernières décennies et les résultats du comptage 2021 ne font pas exception : 2747219 oiseaux d’eau sont dénombrés à la mi-janvier en France métropolitaine, soit des effectifs dans la moyenne des 5 précédentes années. L’hiver, dans la continuité de l’automne, s’est montré particulièrement humide avec des températures principalement inférieures aux normales saisonnières. Quelques épisodes neigeux ont pu perturber les comptages, notamment dans le Grand Est, mais globalement les conditions de comptage ont été rapportées bonnes sur 80 % des sites. Les effectifs d’anatidés et foulque progressent légèrement par rapport à l’an dernier. Les effectifs de Cygne tuberculé atteignent un nouveau record avec près de 26 000 individus rapportés. Il s’agit du 2e meilleur comptage depuis 1967 pour le Canard souchet (48 000 ind.) et la Sarcelle d’hiver (156 500 ind. avec des effectifs records rapportés, notamment en Champagne avec 37 802 ind. sur le Lac du Der-Chantecoq !). Des stationnements hivernaux importants d’anatidés sont rapportés pour la région Grand Est, principalement de canards mais aussi de Fuligule milouin et d’Oies des moissons et rieuse. Seul le « groupe » des plongeons et grèbes montre des effectifs nationaux à la mi-janvier 2021 en recul. Les effectifs de Grèbe huppé sont en léger déclin et seuls 6 173 Grèbes à cou noir sont dénombrés, soit le plus faible effectif jamais rapporté depuis 1993. Du côté des limicoles, les effectifs de la mi-janvier 2021 pour le Tournepierre à collier, le Bécasseau maubèche (effectifs records en Charente-Maritime) ou encore le Bécasseau violet (principalement en Finistère) sont remarquables, au 2e rang d’importance depuis 1978 pour chacune de ces trois espèces. Les effectifs d’Ibis falcinelle continuent leurs progressions, pour l’essentiel sur le pourtour méditerranéen, tout en confortant la récente tradition d’hivernage sur les sites de la façade Centre-Ouest. Les effectifs hivernants sont maximaux également pour le Flamant rose et la Spatule blanche, même si ils ne dépassent pas le record de la mi-janvier 2020.
Bonne lecture !